MuCEM – Petites balades urbaines http://www.petites-balades-urbaines.com Venez découvrir Marseille et son histoire ! Wed, 28 Mar 2018 16:00:25 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.26 https://i2.wp.com/www.petites-balades-urbaines.com/blog/wp-content/uploads/2017/10/cropped-Petites-balades-urbaines.png?fit=32%2C32 MuCEM – Petites balades urbaines http://www.petites-balades-urbaines.com 32 32 137275093 Les aménagements autour de la Major http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/les-amenagements-autour-de-la-major/ http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/les-amenagements-autour-de-la-major/#comments Mon, 22 Aug 2016 08:41:23 +0000 http://www.petites-balades-urbaines.com/?p=936 L’esplanade de la cathédrale de la Major vient d’être terminée ! Elle offre un nouveau belvédère sur le port et la baie de Marseille, à quelques mètres des Terrasses du Port qui offrent une vue similaire aux visiteurs du centre commercial. Mais le chantier, qui aura duré 16 ans, n’a pas été sans embûches…

Retour en 1995, année où le projet Euroméditerranée a été déclaré opération d’intérêt national. La Joliette est un quartier enclavé par les passerelles d’autoroute et la Cathédrale de la Major est étouffée par les bretelles d’accès, un rond-point, et les parkings plus ou moins sauvages. Quelques arbres subsistent en square face à l’école de l’Évêché, le reste n’est que circulation automobile. Depuis des années, les piétons ont délaissé la zone et les Marseillais ont perdu l’accès à la mer, phagocyté par le port et ses hangars. Euroméditerranée veut redynamiser le quartier et rendre aux Marseillais l’accès à la mer. Très vite, l’esplanade de la cathédrale devient un point nodal des aménagements prévus dans le projet urbain. L’objectif est de rendre la place aux piétons et faire de l’esplanade un nouveau belvédère sur la mer, par-dessus les voies de circulation.

Les fouilles du boulevard Schumann

En décembre 2000, Euroméditerranée est désigné maître d’ouvrage des travaux d’aménagement. Deux ans plus tard, l’architecte et urbaniste parisien Bruno Fortier remporte le concours d’attribution du marché public. Le projet reste en stand-by pendant encore quatre ans, le temps que la passerelle d’autoroute qui longe la cathédrale ne soit démolie, remplacée par le tunnel de la Joliette. Maintenant que le flux automobile est enterré, l’espace est enfin dégagé pour le démarrage des travaux.

Le chantier s’ouvre en 2006, côté Est d’abord. Le parvis face à la cathédrale est aménagé en priorité, avec la requalification des voies qui la séparent de la Mairie du 2ème secteur, et le boulevard Schumann, qui longe le palais de l’Évêché. Pour désengorger le quartier, on décide du percement du tunnel de la Major, sous le boulevard Schumann, qui envoie les voitures sortant du tunnel du Vieux-Port jusqu’au départ de l’A55, à Arenc.

Au cours du chantier, des fouilles archéologiques préalables révèlent la présence depuis l’Antiquité tardive de différents lieux de culte, et en particulier une riche mosaïque d’une quinzaine de mètres-carrés qui appartenait vraisemblablement au palais épiscopal du Vème siècle. Plus loin c’est un cimetière datant au moins du Moyen-Âge qui est découvert, mais aussi une fosse commune où furent entassés « à la hâte » les corps d’une partie des victimes de la grande peste de 1720. Les fouilles se poursuivent, laissant le chantier en attente pendant ce temps-là.

L'esplanade du J4
Vue sur l’esplanade du J4 depuis la Major
Photo : Jonathan Tourtois

Puis, c’est le J4 qui concentre toutes les attentions. Marseille va devenir, en 2013, la Capitale Européenne de la Culture, et le projet du Mucem se concrétise enfin. Il sera installé sur le J4, cette longue esplanade gagnée sur la mer au pied du Fort Saint-Jean. Dans le même temps, on décide de la construction de la Villa Méditerranée, avec son porte-à-faux ambitieux. Le boulevard qui part de la Joliette pour atteindre le Vieux-Port est redessiné, et prend le nom de Boulevard du Littoral. De nuit, la balade est superbe.

Les Voûtes de la Major

Dans la foulée, on décide de restaurer les Voûtes de la Major et d’y installer des commerces. Ce vaste ensemble architectural, offrant un socle à la cathédrale, a été construit pour absorber les importants travaux de terrassement de l’époque. C’est toute la moitié nord de la ville qui est en travaux, avec la construction de la cathédrale, mais aussi les premiers bassins de la Joliette, le percement de la rue de la République, et le remblaiement de l’anse de l’Ourse qui disparaîtra au fur et à mesure de la création des nouveaux quais.

La Ville de Marseille profite alors de ces aménagements pour créer des entrepôts sous l’esplanade de la nouvelle cathédrale. Ces entrepôts sont destinés aux navires de commerce qui accostent ici. Un soin tout particulier est apporté au dessin des façades, qui doivent souligner la monumentalité de l’édifice qu’ils supportent, et s’inscrire en cohérence avec son écriture architecturale. La vingtaine d’arcades d’une dizaine de mètres de haut souligne les arches du transept de la cathédrale, avec une régularité précise et rigoureuse. Au centre de la façade, un magnifique escalier en pierre à double volée ceinture une fontaine, et permet de relier les quais du port à l’esplanade.

Vue aérienne en 1985
Vue aérienne en 1985
Source : Geoportail

Les commerces des Voûtes perdurent jusque dans les années 1970. Parmi eux, on peut citer l’entreprise viticole Margnat, qui a installé ici ses chais pendant la première moitié du XXème siècle et qui importait des vins d’Algérie, de Grèce ou d’Espagne. On note aussi l’installation des peseurs jurés de Marseille qui, depuis 1228, avaient pour mission de peser et mesurer les marchandises qui transitaient par le port.

Peu à peu, les voûtes disparaissent sous des passerelles pour atteindre directement le nouveau hangar construit sur la mer, et derrière la passerelle autoroutière qui lance le flux de voitures de l’A55 vers le tunnel du Prado-Carénage. La Ville rachète les voûtes, mais leur accès est condamné.

Il faut attendre 2011 pour que la Ville entreprenne la requalification des voûtes. Les anciens entrepôts vont laisser leur place à des commerces haut de gamme. 5.200 m² sont enfin réhabilités, portées à 7.300 m² grâce à un ensemble de planchers intermédiaires en mezzanine dans certains locaux. Les façades sont restaurées selon les dessins originaux des architectes du XIXème siècle, en intégrant avec discrétion et élégance les enseignes commerciales contemporaines.

Les nouvelles Voûtes réhabilitées ouvrent enfin le 9 septembre 2014, après 50 ans d’abandon. Elles sont devenues un nouveau point de passage dans la longue promenade qui part de la place de la Joliette vers le fort Saint-Jean et le Vieux-Port. De larges trottoirs sont rendus aux piétons, et l’ancien parking sauvage en contrebas de l’avenue Vaudoyer, qui jouxtait l’ancienne consigne sanitaire de Fernand Pouillon1 est transformé en place urbaine, inaugurée la même année.

La deuxième phase du chantier de l’esplanade

Le chantier de l’esplanade n’aurait pas dû être interrompu pour autant. Malheureusement, lors des travaux des Voûtes, les études de structure ont constaté d’importants désordres dans le bâti ancien et notamment de graves problèmes d’étanchéité. En 2010, on décide d’interrompre le chantier en surface pour procéder à des travaux de consolidation en urgence.

Le pavement de l'esplanade de la Major
Le pavement de l’esplanade de la Major
Photo : Jonathan Tourtois

Entre temps, le projet a évolué. Initialement, une fontaine et une ligne d’eau de 50 mètres devaient habiller l’esplanade. Mais il a été privilégié la restauration de la fontaine prise dans l’escalier à double volée. En revanche, l’architecte a réussi à convaincre l’Architecte des Bâtiments de France de la nécessité d’offrir de l’ombre aux promeneurs. Au total, 44 mélias ont été plantés. L’essence a été choisie en fonction de la faible vitesse de sa croissance.

Mi-2015, les travaux reprennent enfin. L’esplanade de 9.500 m² est couverte de dalles en granit. L’appareillage des dalles trapézoïdales, grises ou noires, rappelle l’aménagement de la place Masséna de Nice, réalisée aussi par l’architecte quelques années plus tôt.

Le long de la rambarde côté mer, un long banc de 220 mètres permet d’admirer la vue sur l’esplanade du J4 et le départ des ferries vers la Corse et l’Afrique, selon le souhait de l’architecte :

« Regarder très clairement vers la mer; ensuite faire de cet espace un lieu d’ancrage pour des usages qu’il faut réinventer. Avec sa longue et haute silhouette, la cathédrale de la Major restera l’élément dominant d’un paysage où plusieurs paramètres viendront se mêler; celui d’une ville, qui devrait s’ouvrir du côté de la baie, mais également celui d’une circulation plus discrète, permettant à cette grande esplanade d’accueillir des usages contrastés »

Le projet intègre aussi la rénovation de l’escalier central des Voûtes, avec sa fontaine datant de 1852, ainsi que l’escalier côté rue Marchetti, dans le dos de la cathédrale.

Avec cette dernière inauguration, c’est tout le pourtour de la cathédrale de la Major qui a enfin retrouvé sa grandeur, et la statue de Monseigneur de Belsunce sa dignité.

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Petite balade nocturne autour du Vieux-Port de Marseille http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/petite-balade-nocturne-autour-du-vieux-port/ http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/petite-balade-nocturne-autour-du-vieux-port/#comments Mon, 25 Jul 2016 09:00:54 +0000 http://glumph.free.fr/?p=606 Marseille se visite aussi de nuit ! Le grand effort de mise en valeur du Vieux-Port est visible aussi à la tombée du jour. Voilà une balade idéale en sortant d’un restaurant. Venez voir les mises en scènes des grands concepteurs lumière du moment !

Pendant longtemps, à Marseille, les études d’éclairage du domaine public comme des bâtiments emblématiques ont été confiés aux services techniques de la Ville. Ces derniers, faute de réflexion globale sur l’architecture et le patrimoine, n’apportaient souvent qu’une réponse strictement technique et quantitative. Mais la prise de conscience récente du savoir-faire des concepteurs-lumières et autres plasticiens permet à présent de doter la ville d’installations de qualité. C’est ainsi que les promeneurs du soir peuvent apprécier le Vieux-Port sous un éclairage nouveau…

Si vous visitez Marseille en hiver, la nuit tombe plus tôt… Mais voilà une petite promenade rapide que je vous propose après un bon restaurant dans le quartier du Panier. Attention à ce que le MuCEM soit encore ouvert quand vous commencerez votre promenade, vous pourriez passer à côté d’un des plus beaux éclairages de Marseille ! Si vous pouvez programmer votre visite, sachez que le MuCEM ouvre ses portes jusqu’à 22h les vendredis. Une occasion rêvée !

Rendez-vous devant le parvis de l'église Saint-Laurent. Vous voilà sûrement sur un des plus beaux spots de Marseille.

La Mer-Veille

La mise en lumière du MuCEM
La mise en lumière du MuCEM par Yann Kersalé
Photo : Jonathan Tourtois

C’est Yann Kersalé qui a été chargé de la conception de la mise en valeur nocturne du MuCEM. Le plasticien a été associé très tard dans le projet architectural, dans le cadre du « 1 % artistique » de la commande publique. L’artiste a collaboré avec l’entreprise LEC pour la conception des appareillages, permettant de gagner du temps dans le processus de création. Le nom de son installation : la « Mer-Veille ».

L’idée du projet est d’utiliser le moucharabieh de façade conçu par Rudi Ricciotti comme un élément à éclairer en contre-jour. En utilisant les variations de bleu et de turquoise si chères à Yann Kersalé et en répartissant de manière non-uniforme ses appareillages, le bâtiment donne ainsi l’image d’un saphir dissimulé sous la peau organique en béton. En jouant sur l’épaisseur de la façade, l’intensité de l’éclairage varie en fonction du point de vue du passant : frontal, rasant ou oblique. Le jeu de scintillement du bâtiment est repris en écho par les variations de la danse au rythme des vagues, comme un phare luminescent. Pour arriver à ce résultat, les dispositifs d’éclairage prennent place dans l’interstice entre les éléments en béton et la façade en verre du bâtiment, précisément dans le déambulatoire périphérique ouvert en accès libre.

Empruntez la passerelle vers le MuCEM et rendez-vous sur la place d'armes du Fort Saint-Jean.

Le fort Saint-Jean

Le chemin de ronde du Fort Saint-Jean
Le chemin de ronde du Fort Saint-Jean
Photo : Jonathan Tourtois

Voici un site historique majeur de l’histoire de Marseille, enfin rendu au public. Il s’agit du fort Saint-Jean, réhabilité et intégré dans le parcours muséal du MuCEM. En accès libre, ce nouvel espace permet entre autre de profiter d’un point de vue privilégié sur le Lacydon, le palais du Pharo et la baie de Marseille.

Signés par les architectes de l’agence APS, les espaces extérieurs paysagers sont sublimés à la nuit tombée par les éclairages de Régis Clouzet, de l’Agence Lumière. L’objectif ici était de magnifier l’architecture militaire du Fort en tentant de dissimuler au maximum les installations techniques pour s’y intégrer totalement, tout en s’adaptant aux différents usages du site.

Trois thématiques ont été développées par les concepteurs-lumière. D’une part, la lumière doit révéler l’architecture et toute la symbolique que représente le Fort. Ensuite, elle doit souligner les aménagements paysagers, en distinguant certains végétaux mis en scène, tout en balisant les cheminements piétons et orienter les promeneurs vers les différents belvédères. Enfin, des installations ponctuelles permettront de proposer, à différentes périodes de l’année, des mises en scènes éphémères.

Un effort particulier a été apporté à la mise en scène du Jardin des migrations, un jardin botanique aménagé dans le fort et protégé derrière le mur d’enceinte. La lumière pourra être adaptée pour les différentes installations qui y prendront place tout au long de l’année.

Dans son approche globale, le projet fonctionne différemment au fur et à mesure que la nuit arrive. Au coucher du soleil, l’éclairage présente une couleur dominante blanche neutre. Puis, doucement, l’éclairage bascule doucement vers des teintes bleutés, plongeant le lieu dans une ambiance de pleine lune. À 1h du matin, conformément à la réglementation, le fort s’éteint finalement.

Prenez le temps de vous promener dans le fort Saint-Jean, les ambiances lumineuses sont superbes. Vous trouverez facilement de beaux points de vue sur le boulevard de la Méditerranée, qui s'étire jusqu'à la Joliette en passant devant les Halles de la Major, mais aussi le Pharo, de l'autre côté de l'entrée du Vieux-Port. Puis, descendez du fort par la Tour du Roi René et longez le port jusqu'à la Mairie.

La Mairie

Impossible de passer devant la Mairie de Marseille sans parler des aménagements qui y ont été réalisés en 2006 par l’architecte Franck Hammoutène et le paysagiste aixois Pierre-Paul Petel. Ici, 22.000 m² d’espaces publics ont été requalifiés, sans parler de l’Espace Bargemon, en sous-sol, et la salle du Conseil Municipale, elle aussi enterrée. Bien sûr, la nuit, vous ne verrez pas grand chose des ces lieux… Mais si vous avez la possibilité de les visiter de jour, ça vaut le détour.

Franck Hammoutène a même reçu le Prix de l’Equerre d’Argent1 en 2006 pour cette réalisation.

La place Bargemon, à côté de la Mairie
La place Bargemon, à côté de la Mairie
Photo : Jonathan Tourtois

Depuis la place, vous aurez une vue splendide sur le quai Rive Neuve, de l’autre côté du plan d’eau, et Notre-Dame de la Garde qui veille au loin. De l’autre côté, l’Hôtel Dieu, récemment transformé en hôtel 5 étoiles, impose sa silhouette majestueuse dans la nuit. C’est sûrement une des plus belles mises en scène nocturne de Marseille.

Après avoir découvert la place Bargemon et sa sœur la place Jules Verne, vous pouvez continuer à longer le quai du Vieux-Port, jusqu'à l'ombrière. C'est ici que se termine notre promenade !

Le Vieux-Port

Lieu de convergence et de rendez-vous pour les Marseillais, le Vieux-Port a été considérablement transformé2 à l’occasion de Marseille Capitale européenne de la Culture 2013. Les voies de circulation ont été réduites et les quais rendus aux piétons. Le sol a été complètement minéralisé, afin de rendre à ce lieu emblématique sa fonction d’abord, tout en rappelant les falaises des calanques.

Dans ce nouvel aménagement, l’éclairage a aussi été repensé par Yann Kersalé, associé dans l’équipe de maîtrise d’œuvre aux côtés de Michel Desvigne et de l’agence marseillaise Tangram. Il résume sa démarche ainsi :

Pour le Vieux-Port de Marseille, mon projet était de travailler dans un minimalisme poussé à son extrême, une légèreté des objets, un confort visuel et établir un dialogue privilégié avec la mer. Mon projet pour le Vieux-Port raconte l’histoire du dialogue privilégié de Marseille avec la mer.

Le fond de scène du Vieux-Port
Le fond de scène du Vieux-Port, par Yann Kersalé
Photo : Jonathan Tourtois

L’objectif du plasticien a été de réduire à son plus strict minimum les installations de luminaires. Les appareillages sont regroupés en hélice autour d’un mât très effilé, culminant à 16,5 m, et reprenant la silhouette des mâts des bateaux. Sur le quai de la Fraternité, huit d’entre eux s’élancent à 23,5 m de haut. Ils marquent le fond de scène du Vieux-Port retrouvé, au croisement des grands axes que sont la Canebière, la rue de la République et le Cours Ballard. Ils sont recouverts d’une écorce lumineuse : il s’agit d’un écran de LED qui diffuse une animation imaginée par Yann Kersalé, qui vibre au rythme de la Méditerranée, que l’artiste qualifie de « mer verticale ».
C’est quasiment le même dispositif qui a été mis en place pour la réhabilitation de la place de la République, à Paris.

Les quais du Port et de Rive-Neuve sont équipés des mêmes mâts, mais de moindre hauteur ; ils sont alignés sur une seule rangée. La disposition des projecteurs Olivio en hélice permet une diffusion omnidirectionnelle de la lumière. À noter que certains mâts supportent des caméras, dont les coques sont de la même couleur de que le reste du mobilier urbain : l’insertion d’éléments de vidéo-surveillance reste cohérente dans le design du luminaire. Les deux différentes hauteurs de mâts permettent d’inonder de lumière les quais uniformément, sans multiplier les points d’implantation.

L’étude n’a pas porté que sur l’éclairage des quais rendus aux piétons. Les pontons, qui ont été refaits à l’occasion des travaux, bénéficient d’un éclairage sur deux teintes. D’une part, les pannes sont mises en valeur par l’installation de luminaires rasants blancs, balisant les cheminements. Quant aux bateaux eux-mêmes, ils sont plongés dans une lumière bleutée captée par les mâts.

Ici encore, c’est l’entreprise LEC qui a installé l’ensemble des dispositifs. L’entreprise a également été en charge de la réalisation de l’éclairage du Fort Saint-Jean et du MuCEM.

La Canebière

Une des opérations majeures de l’agence MA Studio à Marseille, menée par le designer Marc Aurel, c’est incontestablement le chantier gigantesque de la requalification du centre-ville, dans le cadre du projet urbain Euroméditerranée.

La zone d’intervention pour l’agence de design est énorme. Elle couvre toutes les artères majeures dans le périmètre de l’opération d’aménagement : boulevard de Dunkerque, rue de la République, avenue Colbert, place Sadi Carnot, cours Belsunce… et l’inévitable Canebière bien sûr.

L’idée maîtresse de la composition globale est de définir une identité visuelle à chacune de ces avenues, tout en déclinant une nouvelle gamme de mobilier urbain unique. Seule entorse à la règle : sur la Canebière, l’agence décide de conserver les candélabres du XIXème siècle, « faisant partie intégrante du patrimoine marseillais« . Pour le reste, les designers s’attacheront à la conception d’une nouvelle ligne de luminaires baptisée « Cristella ». Marc Aurel en résume la conception :

De par sa vasque en verre prismatique, le Cristella participe pleinement à la création d’ambiances lumineuses au sein de la ville tout en assurant d’excellentes performances photométriques. La nuit, son rendu des couleurs est exceptionnel. Le jour, sa surface de cristal reflète les rayons du soleil dans de multiples directions. Il embellit ainsi la ville de jour comme de nuit.

L’intervention la plus spectaculaire est sûrement celle que l’agence a réalisé pour la rue de la République. En plus des nouveaux luminaires, répartis le long des trottoirs, de puissants projecteurs bleu on été installés sous les corniches des immeubles haussmanniens. La rue baigne dans un bleu apaisant, une façon de rendre à la nuit sa place dans le rythme de la ville. Les modénatures des porches des immeubles ont été relevés par un projecteur blanc, qui redonne aux portes cochères toute leur majesté.

La mise en lumière de la place Sadi Carnot, qui ponctue la longue rue de la République, a permis à l’agence de décrocher le Trophée des lumières pérennes en 2008. Le principe d’éclairage est simple mais astucieux : les façades principales des bâtiments qui bordent la place sont largement éclairées en blanc, avec un excellent rendu de couleurs, tandis que les toitures sont plongées dans un bleu gris noble.

Si vous voulez poursuivre la balade, vous pouvez revenir sur vos pas et remonter toute la rue de la République, jusqu'à la place de la Joliette. Puis, longez le boulevard de la Méditerranée, vous passerez au pied de la cathédrale de la Major, dont les aménagements extérieurs sont en cours de finition. Continuez encore et vous retrouverez le MuCEM. La boucle est bouclée !
  1. Si vous ne connaissez pas l’Equerre d’Argent, c’est un prix français remis chaque année à un architecte pour une œuvre qu’il a réalisée dans l’année. C’est un peu l’équivalent du Prix Goncourt pour la littérature
  2. Vous pouvez aussi consulter le site internet dédié à cette opération urbaine
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http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/petite-balade-nocturne-autour-du-vieux-port/feed/ 1 43.2944641 5.3645148606
2013 sera une année charnière pour Marseille http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/2013-sera-une-annee-charniere-pour-marseille/ http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/2013-sera-une-annee-charniere-pour-marseille/#respond Tue, 14 Jan 2014 19:07:44 +0000 http://glumph.free.fr/?p=419 2013 s’est à peine achevée. À Marseille, il s’agissait d’une année majeure et de nombreux équipements ont été inaugurés alors qu’elle était Capitale européenne de la culture. Ces équipements ont été, souvent, l’occasion de repenser l’espace urbain et de retrouver une nouvelle cohésion dans le centre-ville. Outre les questions d’ordre économico-politico-culturelles, comment se façonne la nouvelle image de Marseille ? Petite liste non-exhaustive des quelques réalisations architecturales majeures qui définiront le nouveau visage de la cité phocéenne.

Le MuCEM

La terrasse du MuCEM
La terrasse du MuCEM
Photo : Jonathan Tourtois

Signé Rudy Riciotti, le MuCEM est sans conteste le bâtiment le plus emblématique de Marseille Provence 2013. D’abord ouvert vide au public à l’occasion du week-end d’ouverture en janvier 2013, il lui aura fallu encore cinq mois pour parfaire son installation et offrir enfin le premier musée national de la cité phocéenne. De nombreux articles ont été rédigés au sujet de ce bâtiment, de son architecture, ou de la nouvelle liaison qu’il a su créer entre le quartier historique du Panier et l’esplanade du J4 remodelée. Au bâtiment neuf ont été associées également la réhabilitation et l’ouverture au public du fort Saint-Jean, devenu extension du musée.

Google Maps Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, 1 esplanade du J4, 13002 Marseille. http://www.mucem.org/

La Villa Méditerranée

Toujours sur l’esplanade du J4 s’est ancrée la Villa Méditerranée. Il s’agit d’un bâtiment-vitrine pour le Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui, grâce à une architecture audacieuse tout en porte-à-faux au-dessus d’un plan d’eau, tente d’exister à côté du MuCEM. L’espace d’exposition offre au public une vue privilégiée sur le Port, la cathédrale de la Major et l’ancienne station sanitaire de Fernand Pouillon. Ce bâtiment devrait accueillir des expositions, des projections, des conférences, etc. sur le thème des échanges autour de la Méditerranée.

Google Maps Villa Méditerranée, Esplanade du J4, 13002 Marseille. http://www.villa-mediterranee.org/

Le musée Regards de Provence

La station sanitaire, érigée par Fernand Pouillon et destinée à prévenir l’arrivée des maladies par bateau, accueille aujourd’hui le musée Regards de Provence. Le bâtiment, à l’abandon pendant près de 40 ans, accueille aujourd’hui des expositions organisées par la Fondation Regards de Provence, qui a pour but de faire découvrir le patrimoine artistique de Marseille, de la Provence et de la Méditerranée, du XVIIIème siècle à nos jours.

Google Maps Musée Regards de Provence, Rue Vaudoyer, 13002 Marseille. http://www.museeregardsdeprovence.com

La Friche Belle de Mai

Si la reconversion de la Friche Belle de Mai était déjà plus qu’amorcée avant 2013, il n’en est pas moins que de nouveaux espaces atypiques ont été aménagés pour compléter l’offre culturelle que le site propose au public. En particulier, on peut citer la Tour, le Panorama de la Friche ou les Plateaux, situés tous sur la terrasse de l’ancien bâtiment industriel.

Google Maps Friche Belle de Mai, 41 rue Jobin, 13003 Marseille. http://www.lafriche.org/
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http://www.petites-balades-urbaines.com/les-projets-qui-ont-fait-marseille/les-grands-projets-du-xxieme-siecle/2013-sera-une-annee-charniere-pour-marseille/feed/ 0 419